Construit à Dijon, au sein du parc d’affaires Valmy, le nouveau siège social de la Caisse d’épargne Bourgogne- Franche-Comté a été modélisé et exécuté en BIM niveau 2 suivant un processus collaboratif associant tous les intervenants. Cette opération d’envergure, réalisée en bois, a reçu le BIM d’argent en 2020.
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Les outils du BIM mobilisés
Propriétaire de forêts, la Caisse d’épargne Bourgogne-Franche-Comté a souhaité faire construire son nouveau siège social en bois, dans le cadre d’une opération qui se voulait emblématique, sans être ostentatoire : « Nous leur avons proposé un projet conforme à notre philosophie, a expliqué d’emblée Alice Mucchielli, architecte chargée du projet. C’est-à-dire un projet situé au bon endroit et construit avec les bons matériaux. » Résultat : le bâtiment comprend un socle en béton, six niveaux en bois et une double peau bioclimatique en verre. Pour mener à bien cette opération en BIM niveau 2, les architectes, également chargés de la mission BIM, ont embauché un BIM manager en interne et fait appel à un sous-traitant pour monter en compétences. « Au départ, le maître d’ouvrage a souhaité mener l’opération en BIM pour son image de marque, mais sans vraiment savoir ce que cela voulait dire, a confié Alice Mucchielli. Cependant, il voulait y intégrer l’exploitation-maintenance, notamment pour la gestion de la lumière et des protections solaires. La maquette BIM était par conséquent indispensable. »
Contraintes rencontrées et solutions apportées
C’est, dès le départ, dans la relation avec le maître d’ouvrage que les équipes ont dû surmonter de premières difficultés : « Nous n’avions pas tous la même maturité et les mêmes compétences en BIM, a souligné Alice Mucchielli. Il a donc fallu coordonner un gros travail d’itération avec l’acquéreur, pour savoir précisément ce qu’il voulait retrouver dans la maquette, en fonction de ses usages futurs. » En phase conception, ensuite, « nous avons souhaité être moteur auprès de nos sous-traitants », a pointé Arthur Vinel, architecte en charge de l’exécution. L’élaboration d’une charte BIM a notamment permis d’établir et de partager les bases d’une conception en BIM. Enfin, en phase chantier, « nous avons mis en place une cellule de synthèse, a indiqué Arthur Vinel. Et tous les corps d’état ont accepté de travailler sur des logiciels en format IFC ouvert. » « Mais il a fallu là aussi coordonner les processus d’itération, a fait remarquer Alice Mucchielli. En BIM 2 avec des logiciels différents et des temps de préparation de chantier très brefs, c’est compliqué. Je dirais même que cela a été fastidieux, car nous n’avions pas le temps de faire assez de pédagogie auprès des entreprises. Nous aurions eu besoin d’une phase de préparation de chantier plus longue. Un temps que nous aurions regagné ensuite. »
Quels bénéfices au final ?
Mené en BIM 2 - car le 3 était encore très complexe au démarrage du projet - les équipes ont parfois peiné, alors que le recours au BIM aurait dû fluidifier les échanges. Cependant, les architectes ont noté « une économie de projet intéressante, selon Alice Mucchielli, avec des métrés et des vérifications plus simples avec REVIT. » « Grâce à la maquette numérique, les entreprises ont aussi mieux compris le projet, a ajouté Arthur Vinel. Surtout pour garantir la régularité de la structure bois, que toutes ne maîtrisaient pas forcément. » Issues de la maquette BIM, toutes les pièces de la structure ont en effet pu être préfabriquées ; le BIM a largement contribué à la gestion en amont des problématiques de synthèse entre corps d’état.
UNE QUESTION DE LA SALLE
Plusieurs questions ont été posées par des lycéens et des étudiants venus assister au REX BIM Tour. Parmi elles, l’une portait sur la différence entre BIM 2 et BIM 3, une autre sur les gains en termes de qualité et de temps.
« En BIM 3, on utilise une seule maquette, sur un cloud, alors qu’en BIM 2, chacun travaille avec sa propre maquette et il faut se les échanger, a expliqué Alice Mucchielli. Quant aux gains de qualité et de temps, je dirais plutôt qu’on a gagné en connaissances ! »