L’entreprise savoyarde de construction BAREL-PELLETIER recourt au BIM dans ses projets, au stade de la conception mais aussi pour assurer le suivi de ses chantiers. Elle a récemment utilisé le BIM pour concevoir et réaliser son nouveau siège social, situé à Méry en Savoie. L’opération a fait émerger, le long de l’autoroute A41, un bâtiment moderne de 3 000 m2 de plancher.
LyonREXBIM managementExploitationData
Les outils du BIM mobilisés
L’entreprise a souhaité concevoir une maquette BIM 3D de l’ensemble de son projet. Elle a par conséquent pris le parti de modéliser elle-même les maquettes de ses sous-traitants, qui n’étaient pas en capacité de le faire. Barel-Pelletier a également utilisé le « SCAN TO BIM », un procédé qui, à l’aide d’un scanner 3D, a permis de modéliser les structures béton de la partie « ateliers » du projet, déjà construite, avant de procéder à la mise en place de la structure métallique. L’entreprise ATFF, localisée à Annecy, a produit, grâce à ce scan, un nuage de plusieurs millions de points, représentant les murs déjà édifiés. Il a alors été possible de vérifier la compatibilité entre la structure béton et la charpente métallique qui allait être posée par-dessus. « Heureusement que nous avons eu recours à cette technologie, a confié Julien Buguet, BIM Manager chez Barel-Pelletier, car nous avons ainsi pu voir que la dalle allait taper dans un mur. » Le SCAN 3D a aussi servi à suivre le chantier en temps réel.
Contraintes rencontrées et solutions apportées
« Il faut faire attention à ce que tous les acteurs jouent le jeu, a insisté Julien Buguet. Certains ont tendance à confondre maquette BIM et AutoCAD, or ce ne sont pas les mêmes outils. Non seulement la maquette BIM offre différents points de vue, mais elle enclenche aussi un processus collaboratif ». Conclusion : pour entrer dans un processus BIM, il faut que tout le monde s’engage sur la maquette 3D. Pour ce chantier, l’entreprise Barel-Pelletier, consciente qu’il manque encore en France des acteurs qualifiés pour réaliser des maquettes numériques exploitables, a pris à sa charge leur exécution. Si la modélisation des structures béton, assurée par Barel-Pelletier, n’a pas posé de problème, elle s’est en revanche révélée plus délicate pour le bardage très complexe de la façade du bâtiment : « À la modélisation des façades nous avons perdu du temps, reconnaît le BIM Manager, mais au final elle s’est traduite par un véritable gain de productivité. »
Quels bénéfices au final ?
« Avec la maquette numérique et plus largement le BIM la conception de nos constructions est digitalisée, explique Julien Buguet. Il en découle une optimisation de nos outils et une amélioration de la qualité des ouvrages, grâce à une diminution des aléas de chantier. » Très précisément sur ce chantier, le BIM Manager estime que sans la modélisation 3D, la cage de l’escalier de secours n’aurait jamais pu voir le jour. L’utilisation du SCAN 3D, de son côté, a permis d’anticiper des problèmes de pose de charpente, que de simples plans et coupes en 2D n’auraient pas décelés. Bien que très complexe, la façade du bâtiment, composée de 2 500 pièces de puzzle, a pu être montée de façon précise et rapide grâce au nuage de points.
Les + et les –
du BIM pour ce projet
LES +
+ Gain de temps au moment de la synthèse
+ Résolution de problèmes en amont du chantier
+ Efficacité et rentabilité à venir de l’exploitation-maintenance
LES -
- Problèmes d’interopérabilité entre logiciels
UNE QUESTION DE LA SALLE
« Vous avez dit que la maquette béton vous avait fait défaut, comment avez-vous rattrapé le temps que vous aviez perdu faute de maquette béton ? »
En effet, le bureau d’études n’avait pas fait de maquette numérique béton,
nous l’avons prise en charge pour être en capacité de visualiser les problèmes
éventuels avant de commencer à couler les murs. C’est nous qui l’avons
financée, l’important pour nous était d’avancer.