Construit en 1979, le centre de formation des apprentis (CFA) Léon Legros, à Sainte-Clotilde, accueille chaque année plus de 1 000 jeunes. En 2013, le Conseil régional a engagé sa réhabilitation et son extension. Le BIM s’est invité dans le projet, au moment du démarrage des travaux.
REXLa Saline-les-bains
Les outils du BIM mobilisés
Une mission complémentaire de synthèse BIM a été ajoutée au marché de maîtrise d’oeuvre au moment du démarrage des travaux, début 2018. L’objectif était pour le maître d’oeuvre et pour le maître d’ouvrage d’acquérir une expertise BIM, à valoriser pour de futures conceptions, pour l’architecte, à mobiliser pour une meilleure définition de ses appels d’offre, en ce qui concerne le Conseil régional. « Avant même d’imaginer faire du BIM, nous avions totalement modélisé le projet », a prévenu d’emblée Pascal Marce, président de T&T Architecture. La synthèse BIM a principalement été utilisée pour la conception des fluides, puis pour la réalisation du nouveau bâtiment de quatre étages dédiés à l’internat. « La simplicité de ce bâtiment, avec la répétitivité des chambres et des salles d’eau, s’y prêtait bien, a considéré Pascal Marce. De même, la partie cuisine et restauration était relativement simple. Nous avons ainsi pu enrichir notre maquette numérique. »
Contraintes rencontrées et solutions apportées
L’absence de relevés géométriques du bâtiment initial a constitué un obstacle, pour travailler en BIM. En outre, les acteurs n’avaient pas d’expérience BIM, ils débutaient tous, à l’exception des entreprises CMOI et AMB. « Nous nous sommes beaucoup appuyés sur les équipes de CMOI, a insisté Pascal Marce, nous sommes souvent allés dans leurs bureaux pour visionner leur maquette. Entre le concepteur et le constructeur, nous avons réussi à échanger sur beaucoup d’éléments, ce qui nous a permis d’entrer plus vite sur la mission de synthèse. » Le BIM Manager a veillé à assurer la cohérence des informations et leur conformité aux termes de la convention qui avait été signée.
Quels bénéfices au final ?
Pour Pascal Marce, développer un projet BIM ne suffit pas à faire un bon projet : « Je voudrais casser un mythe, s’est-il exclamé. La modélisation, c’est bien. Mais cela reste un outil. Il faut la compétence derrière pour vérifier que ça fonctionne. » Et l’architecte d’estimer : « Mieux vaut choisir une bonne équipe de maîtrise d’oeuvre qu’un BIM Manager. » Enfin, pour le maître d’oeuvre, le BIM ne permet pas de gagner en compétitivité. Face à ce scepticisme, la directrice du développement de la SHLMR, présente dans la salle, a souhaité prendre la parole pour redéfinir les enjeux du déploiement du BIM : « Personne ne peut affirmer, au démarrage de telles transitions numériques, qu’elles vont nous faire gagner du temps, a fait remarquer Valérie Lenormand, mais il faut y passer. Quitte à perdre du temps au départ et à subir des surcoûts. L’objectif final est de gagner en qualité, en valeur ajoutée, en temps et au bout du compte en argent. »
Les acteurs du projet
Maître d’ouvrage de l’opération,
le Conseil régional de la
Réunion a confié la maîtrise
d’oeuvre du projet à T&T
Architecture.
Plusieurs bureaux d’études
travaillent aussi sur
l’opération : Incom (VRD),
Inset (fluides), Imageen
(qualité environnementale du
bâtiment).
Les travaux sont réalisés par
les entreprises Léon Grosse
(VRD, paysage, étanchéité),
CMOI/AMB/BATMONTE
(charpente, couverture,
menuiseries), MFC (coison,
faux-plafond, peintures, sol),
STESI (électricité, plomberie,
sanitaires, climatisation) et
PROMONET (équipements
cuisine et hottes).
Les + et les –
du BIM pour ce projet
LES +
+ Donner une vision globale et détaillée de l’avancement du projet
+ Prévoir la répétitivité des pièces de l’internat
LES -
- Hétérogénéité de maturité entre les acteurs
- Perte de temps