La passerelle qui enjambe la Garonne et relie GourdanvPolignan à Montréjeau, a été mise en service en avril 2019. Elle est ouverte aux piétons et cyclistes, mais sert également de support à un important réseau électrique haute tension. Le recours au BIM a permis de réaliser cet ensemble complexe aux fonctions multiples.
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Les outils du BIM mobilisés
Souhaitée de longue date par les communes de Gourdan-Polignan et Montréjeau, pour sécuriser la traversée de la Garonne, encourager les mobilités douces et soutenir le développement économique et touristique du territoire, cette nouvelle passerelle est le fruit d’un projet conçu en BIM par le bureau d’études INGC, en lien avec RTE1 qui a profité de cet aménagement pour faire passer deux liaisons électriques souterraines de 63 000 volts. « Dès le début, nous avons travaillé en BIM, prévient Mansour Lopez, directeur adjoint du bureau d’études INGC. Grâce au logiciel ALLPLAN, nous avons réalisé une modélisation 3D des plans, laquelle a par la suite été transformée en maquette numérique. » La maquette a été complétée à chaque nouvelle phase d’études : intégration des données liées aux fondations et vérification des interférences avec les réseaux souterrains de RTE, dans un premier temps, puis intégration des armatures, dans un second temps. Enfin, dans la relation aux entreprises – Colas Sud Ouest, MVTP, Pec’alu international – la maquette numérique s’est révélée très utile pour extraire les plans d’exécution, puis les plans de récolement.
Contraintes rencontrées et solutions apportées
Principale contrainte rencontrée, l’inégale maturité en BIM des entreprises impliquées a constitué un frein et explique que le projet n’ait pas été mené en « full BIM ». Ces disparités se traduisent notamment sur le plan informatique, avec des acteurs qui ne sont pas forcément suffisamment équipés pour traiter des fichiers souvent très lourds. « Comme tous les intervenants n’avaient pas le même niveau d’équipement, nous avons intégré le maximum d’éléments, témoigne Mansour Lopez. Mais pour l’ascensoriste, par exemple, nous n’avons pas pu intégrer tout le carrelage de l’ascenseur. » Enfin, en plus de cette difficulté liée aux capacités informatiques, le projet a dû faire face à des problèmes de compatibilité de logiciels.
Quels bénéfices au total ?
La vision que donne la maquette BIM est d’autant plus importante dans le cadre d’un ouvrage d’art qu’elle le replace dans son environnement. Elle aide ainsi ceux qui n’ont pas l’habitude de lire des plans à se projeter dans une vision en 3D. C’est ensuite pour le suivi du chantier que la maquette BIM s’est révélée très intéressante : « Elle génère une infinité de zooms et de coupes, souligne Mansour Lopez, ce qui est particulièrement appréciable, notamment pour le chef de chantier. Elle permet également d’effectuer des vérifications en temps réel et d’insérer des adaptations en phase de construction, tout en vérifiant les interfaces, ce qui limite le risque d’erreur. »
Les + et les –
du BIM pour ce projet
LES +
+ Facilite la compréhension du projet et sa visualisation dans son environnement
+ Réduit les risques de conflits et d’erreurs
+ Permet d’extraire des plans en 2D pour les entreprises
LES -
- Des fichiers lourds qui exigent un équipement informatique très performant et coûteux
- Des des problèmes de compatibilité des logiciels utilisés par les différents intervenants
- Décalage de « maturité BIM » entre les acteurs
UNE QUESTION DE LA SALLE
Comment se passe la transition entre la modélisation architecturale et la structure, quel logiciel structure avez-vous utilisé ?
Tandis qu’un logiciel spécifique intègre le terrain à la première modélisation, c’est ensuite le recours au logiciel d’ALLPAN qui assure l’intégration des parties charpente et génie civile.