L’étape de Nantes a accueilli trois représentants de start-ups locales, actrices
incontournables de l’écosystème du BIM. Chacune a pu présenter une innovation
technologique susceptible d’intéresser les protagonistes historiques du monde de la
construction.REXStart-upNantes
La rénovation en mode digital
Quel principe ?
Président de BIMEO, une entreprise créée en 2016, Eric Lerognon a présenté l’application « ARtoBUILD » (la réalité augmentée pour construire), développée par ses équipes en partenariat avec le laboratoire de réalité augmentée de l’ENSAM, à Laval. Le principe : générer en un clic les plans et la maquette 3D d’une pièce ou d’une maison. Téléchargeable sur l’Apple store, cette application s’utilise exclusivement sur la version 2020 de l’Ipad Pro.
Quel process ?
« Il s’agit d’un scan 3D, facile, rapide et précis, qui utilise le lidar embarqué » a expliqué Eric Lerognon. Acronyme anglais de « laser imaging detection and ranging », le lidar est une technologie de détection et d’estimation de la distance par la lumière. Grâce au lidar, la tablette capte les distances et les volumes des espaces, avec une précision de 99%, puis l’application génère en quelques minutes des plans 2D, exportables en pdf, des métrés de surfaces et de volumes, regroupés dans des tableaux Excel et une maquette BIM (format IFC), agrémentée de photos.
Quels usages ?
Diagnostics immobiliers, audits énergétiques, gestion de devis à partir des quantitatifs collectés, suivi et compterendu de travaux, les usages sont nombreux et en cours de discussion avec différents acteurs.
Réalité augmentée et chantiers
Quel principe ?
Alors que la phase chantier connaît pas mal d’aléas, « la filière cherche depuis longtemps des améliorations à l’acte de construire », a noté en introduction Éric Pelherbe, directeur associé de Bloc In Bloc, qui a développé « un outil pour amener la maquette numérique sur site, dans son intégrité géométrique, sémantique et collaborative », grâce à la technologie de la réalité augmentée.
Quel process ?
L’application offre une visionneuse 3D qui permet de superposer la maquette numérique correspondant au chantier sur lequel on se trouve : « Concrètement, on peut récupérer la géométrie et l’intégralité des propriétés issues de la maquette, a détaillé Éric Pelherbe. On peut aussi automatiquement filtrer des éléments pour afficher différents composants, comme les canalisations, les poutres, les poteaux… »
Quels usages ?
La dimension collaborative de l’outil est un de ses atouts : la possibilité de coller des post-it numériques (BCF) sur la maquette permet d’affecter des informations précises sur un espace, une tâche, un équipement ; mais aussi de pointer des priorités. Ces informations, précieuses pour les missions d’inspection, de contrôle ou de sécurisation des réseaux sont ensuite accessibles à tous les acteurs depuis une plateforme collaborative. « Cela garantit un cercle vertueux de l’itération », a conclu Éric Pelherbe.
Le BIM élargi à l’échelle du territoire
Quel principe ?
Créée en 2017, EEGLE est une entreprise rennaise qui développe une plateforme collaborative à destination des acteurs de territoire. Sa mission : regrouper, faire circuler, partager une multitude de données numériques locales, dans l’optique d’aboutir au CIM (« city information modeling »), un outil de diagnostic, de planification et de supervision à l’échelle d’un territoire.
Quel process ?
« Nous proposons une plateforme collaborative pour assembler des données issues de différents professionnels, pour avoir une vision partagée et objective des parcelles, des réseaux, de la végétation », a expliqué Laurent Le Breton, fondateur d’EEGLE. Au stade actuel de développement de la plateforme, il est possible d’intégrer au CIM les objets structurels du BIM et inversement d’envoyer des éléments sur l’environnement d’un bâtiment, la sociologie du territoire ou encore la mobilité de ses habitants.
Quels usages ?
Les données de la plateforme peuvent servir dans le cadre d’une concertation publique, pour présenter au public une vision 3D du territoire, avec le bâtiment futur situé dans son environnement. « C’est un support pour expliquer l’ambition du projet, a insisté Laurent Le Breton. Et limiter les recours en phase de livraison. »
25 minutesenviron suffisent pour générer la
maquette 3D d’une maison
1/3des tâches d’un chantier sont des
tâches de reprise, c’est cette perte de
temps que Bloc In Bloc cherche à éviter
Nous sommes parfaitement dans
la dynamique du plan de relance,
puisque nous sommes à la fois
« digital » et axés « rénovation »Eric Lerognon, président, BIMEO
La solution permet
d’afficher la maquette numérique
en temps réel, pour se déplacer à
la fois dans l’espace réel et dans la
maquetteÉric Pelherbe, directeur associé, Bloc In Bloc