La reconstruction des écluses de Méricourt, un ouvrage
majeur situé sur la Seine à 60 km de Paris, va nécessiter
quatre ans de travaux. Elle se fait sans interruption du
trafic fluvial, sur un lieu de passage clé. Pour relever
ce défi, les équipes de BRL Ingénierie ont fait le choix
du BIM, pour des maquettes mieux structurées et des
échanges plus fluides entre intervenants.
REXLa Grande-Motte
Les outils du BIM mobilisés
Si en phase AVP, BRL Ingénierie a réalisé deux maquettes 3D, celle de l’existant et celle du projet, en phase PRO, « on nous a demandé de mobiliser plus de ressources et de pousser plus loin notre réflexion sur le BIM », a expliqué Michaël Micucci, chef de projet. Au total, le bureau d’études a donc produit cinq maquettes : celle de l’existant, récupérée de la phase APD, trois maquettes projet (bâtiment de commande d’écluse, murs de l’écluse, têtes amont et aval) et la maquette d’intégration au modèle numérique de terrain (MNT). « Nous avions des fichiers sources (sur Autocad et Recap), qui nous ont servi à démarrer, a précisé Michaël Micucci, puis nous avons modélisé avec REVIT, ALLPLAN et Dynamo. »
Contraintes rencontrées et solutions apportées
Les échanges se faisant principalement en interne, le bureau d’études n’a pas eu besoin ni de convention, ni de charte BIM. En revanche, un plan de formation a été proposé aux acteurs pour garantir leur montée en compétences. « Cela fait partie de notre démarche de conduite du changement, a insisté Michaël Micucci. Celle-ci exige de la formation et une réelle implication de la hiérarchie. » Face aux difficultés remontées par les projeteurs, contraints de passer beaucoup de temps à réaliser les palplanches du projet, le bureau d’études a par exemple décidé d’utiliser un script, pour disposer de linéaires de palplanches : « Au lieu d’y passer une heure trente, c’était l’affaire de 60 secondes », a résumé le chargé de mission.
Quels bénéfices au final ?
Les différents exemples donnés par Michaël Micucci ont montré la capacité de l’équipe projet – une vingtaine de personnes – à faire communiquer en interne ses différents logiciels. « L’interopérabilité, quand elle est contrôlée, c’est exceptionnel, a-t-il ainsi pu conclure. Cela évite de la ressaisie, c’est une aide à la conception et un gain de temps évident. » Cependant, il y a certains écueils à éviter : le BIM est un processus qui peut être lourd à mettre en place, avec des acteurs qui se montrent parfois trop zélés. Il faut par conséquent valoriser la formation et sérier les besoins, pour que le BIM reste maîtrisé et qu’il garde son statut de « moyen » au service des métiers.
Les acteurs du projet
le projet a été réalisé par un groupement d’entreprises réunissant
Bouygues, Venna et Strates.
Le bureau d’études BRL Ingénierie, rattaché au groupe BRL, fait
état d’une expertise diversifiée, notamment dans le développement
d’aménagements hydrauliques ; l’exploitation d’ouvrages de
stockage et de transport d’eau ; l’ingénierie des domaines de
l’eau, de l’environnement, de la biodiversité et de l’aménagement
territorial, en France et à l’étranger.
Les + et les –
du BIM pour ce projet
LES +
+ Amélioration de la structuration des maquettes
+ Fluidité des échanges entre les intervenants
+ Lecture plus facile du projet
+ Édition plus facile des livrables et transmission des données aux
entreprises d’exécution
LES -
- Problèmes de compatibilité des logiciels utilisés
- Perte de temps regrettée par les projeteurs
UNE QUESTION DE LA SALLE
Est-ce que l’entreprise a utilisé la maquette pour la phase exé ?
La maquette aux différents formats a été transmise à l’entreprise, avec
beaucoup d’éléments, a confié Michaël Micucci. Liberté à elle, ensuite, de
l’utiliser ou non.