Pour l’aménagement de l’îlot ARENC, à Marseille, Euro-
Méditerranée, maître d’ouvrage de l’opération, a confié
au bureau d’études SIGMALYNX la mise en place du
BIM sur le volet infrastructures. Avec pour objectif la
transmission et le partage de toutes les maquettes
numériques du quartier.
REXLa Grande-Motte
Les outils du BIM mobilisés
Euro-Méditerrannée a souhaité être accompagné sur l’utilisation du BIM en infrastructures, pour la gestion de son projet d’aménagement de l’îlot ARENC. « En nous appuyant sur nos expériences à Singapour et en Angleterre, nous avons commencé par rédiger un cahier des charges BIM adapté aux caractéristiques et au périmètre du quartier », a noté Ludovic Chaigneau, directeur de SIGMALYNX. Puis il s’est agi de formuler une série d’objectifs, en termes de performance de conception, de maîtrise des coûts, d’aide à la décision, de support de communication et de production de maquettes DOE et maintenance. Le bureau d’études a ensuite défini les moyens et les outils à mettre en place pour atteindre chacun des objectifs, de façon très concrète. Il a, par exemple, prévu la façon de compiler les maquettes et de les rattacher à la maquette générale du projet, ou encore d’utiliser des logiciels de visualisation pour détecter les conflits.
Contraintes rencontrées et solutions apportées
Par souci d’efficacité et d’inclusion, le bureau d’études s’est fixé des objectifs raisonnables et s’est doté d’outils simples. « Nous sommes restés très humbles, a souligné Ludovic Chaigneau. Nous avons précisément défini l’organigramme et les niveaux de responsabilité, avec comme point d’attention d’associer l’équipe travaux à la démarche. » Avec le même pragmatisme, une réflexion a été menée sur le niveau de modélisation (level of development) des objets, pour atteindre le bon niveau de géométrie, définir les bons paramètres et adopter une codification susceptible d’être intuitive pour les modeleurs. Face à des équipes travaux très frileuses vis-à-vis du BIM, notamment sceptiques quant à la qualité des rendus, le bureau d’études a profité du phasage en cinq temps de l’opération pour faire progressivement la démonstration des atouts du BIM et de la 3D.
Quels bénéfices au final ?
La modélisation de l’existant, si elle s’est révélée difficile, à cause d’une multiplicité de formats de documents sources, a finalement constitué une étape clé, qui a révélé des zones mal sondées et les incohérences des réseaux entre eux, avant même de parler du projet futur. Cette modélisation a aussi permis de détecter des conflits avec des aménagements en surface, « ça a été un outil de coordination puissant, a estimé Ludovic Chaigneau. Elle nous a aidé à éviter les risques, en zone 1 de façon classique, puis en zone 2 avec le BIM, qui a clairement montré une amélioration. » De nombreux plans ont fait la preuve de la qualité des rendus BIM, y compris en termes de communication : la modélisation a atteint un tel niveau de détails que les bordures de trottoir, les panneaux de signalisation apparaissent sur la 3D, au même titre que la diversité des réseaux en sous-sol et des équipements urbains en surface. Le but ultime du recours au BIM infra sera de pouvoir à terme envisager la connexion des nouveaux bâtiments aux réseaux existants, puis d’aborder la question de la maintenance à l’échelle d’un quartier.
Les acteurs du projet
Bureau d’études spécialisé dans la maquette numérique et le BIM,
appliqués aussi bien au bâtiment qu’au génie civil ou à l’infra,
Sigmalynx est basé à Aix-en-Provence et à Paris. Il est impliqué
dans les grands projets du Grand Paris, de l’extension en mer de
Monaco ou encore à Hong-Kong et en Australie.
Euroméditerranée est le maître d’ouvrage du projet ARENC, le
groupe EGIS assurant la maîtrise d’oeuvre.
Les + et les –
du BIM pour ce projet
LES +
+ Mobilisation de toutes les équipes, grâce à une pédagogie et une
coordination entre la maîtrise d’ouvrage, le maître d’oeuvre et les
équipes travaux
+ Capacité d’accompagnement des équipes travaux, en prenant en
compte leurs outils pour les intégrer à la maquette numérique
+ Dialogue facilité au sein du BET
LES -
- Blocages liés aux exports IFC « car tous les logiciels ne jouent
pas le jeu »
- Obstacles à la modélisation de l’existant, qui a nécessité le travail
de quatre projeteurs, pendant deux mois
UNE QUESTION DE LA SALLE
Quelle est l’implication des exploitants ?
Aujourd’hui, elle est minime, mais nous mettons en place une codification
simple qui nous paraît intuitive, et dont l’exploitant pourra changer les codes
et les paramètres si besoin.