Réceptionnée en août 2019, l’opération de réhabilitation du pôle mutualisé d’enseignement (PME) du Campus universitaire des Cézeaux, à Aubières, a été réalisée en site occupé. La mobilisation du BIM en phases de conception, de réalisation, d’exploitation et de maintenance a permis de relever de nombreux défis, y compris en termes de performance énergétique.
Clermont-FerrandREX
Les outils du BIM mobilisés
Les différents outils mobilisés pour cette opération concernant un bâtiment existant ont été choisis en fonction de plusieurs impératifs. La nécessité, tout d’abord, d’avoir une connaissance précise de bâtiments construits dans les années 1970 (pour lesquels n’existaient ni DOE ni relevés) explique le recours à un relevé scan total des lieux. « Il était indispensable de faire un relevé 3D pour être en capacité de livrer au maître d’ouvrage des éléments 3D et des photos 360 degrés, a insisté Julian Bringold, chef de projet BIM, société IM-PACT. C’est ainsi qu’on a réalisé une maquette de l’existant. » « Grâce au scan, nous avons rédigé un nouveau cahier des charges, a ajouté Floriane Nigaize, ce qui a permis au maître d’ouvrage d’intégrer la maquette dans le dossier de concertation des entreprises. » Contrainte de mener l’opération en milieu occupé, l’entreprise mandataire a eu besoin du BIM pour atteindre plusieurs objectifs : « C’était important pour nous pour fiabiliser les étapes, a notifié Loïc Bernard, chef de service Travaux adjoint, Bouygues bâtiment sud est. En termes d’exécution, il s’agissait aussi d’optimiser le passage des réseaux ». Enfin, comme l’entreprise sera chargée de l’exploitationmaintenance des lieux pendant huit ans, « le BIM a été utilisé en phase de préparation du chantier pour anticiper les besoins du client en phase exploitation, a poursuivit Loïc Bernard. Le dernier enjeu, pour nous, était de pouvoir se servir au maximum de la maquette et des informations données pour optimiser à terme notre présence sur site et gagner en efficacité. »
Contraintes rencontrées et solutions apportées
Les acteurs du projet ont attiré l’attention sur les limites du relevé scan : « Au moment du chantier, il s’est révélé imprécis », a reconnu Floriane Nigaize, ce qui a fait dire à Loïc Bernard que « même si le scan est très utile, il faut faire des tests supplémentaires, y compris quelques sondages. » Autre difficulté constatée, des problèmes d’interopérabilité ont été évoqués par Janick Proux, directeur de l’immobilier et de la logistique, à l’Université Clermont Auvergne : « Nous étions en train d’intégrer les données dans notre système de gestion, quand nous avons été confrontés à des problèmes de codification. » Enfin, l’entreprise a souhaité sensibiliser les maîtres d’ouvrages à la nécessité de bien cibler les informations dont il aura besoin pour ne pas alourdir inutilement la maquette numérique.
Quels bénéfices au total ?
Dès la phase de conception, la possibilité d’avoir des images proches de la réalité fait partie des avantages avancés par Janick Proux : « Nous avons pu montrer aux membres de la gouvernance et aux futurs utilisateurs des représentations qui se sont, par la suite, révélées très proches du résultat final, ce qui est très satisfaisant. » En phase chantier, l’entreprise a aussi apprécié la capacité à se projeter offerte par l’outil : « Nous avons eu la chance d’avoir sur le chantier un écran à disposition des entreprises, voire même des tablettes tactiles pour les lots techniques, a souligné Loïc Bernard. Cela permet de voir tout de suite ce qu’il faut faire sans laisser de place à l’interprétation. » Enfin, en phase exploitation, le dossier des ouvrages exécutés (DOE) numérique - parce qu’il contient plans, fiches produits, éléments de réglage des débits - est un outil bien plus facile d’utilisation que les classeurs volumineux qui renferment habituellement ces données. « Les services techniques peuvent avoir un accès rapide à toutes ces informations, a conclu Floriane Nigaize. Ils savent facilement quel type de luminaire ou de tuyau remplacer, grâce aux fiches de données incrémentées. »
Les + et les –
du BIM pour ce projet
LES +
+ Communication plus facile avec les futurs utilisateurs
+ Communication plus facile sur le chantier avec les entreprises
+ Facilité d’accès aux données en phase exploitation/maintenance
LES -
- Problèmes d’interopérabilité
- Manque de précision du relevé scan
- La lourdeur de la maquette numérique
UNE QUESTION DE LA SALLE
À la question de savoir « Quel format de fichier a été fourni à la maîtrise d’œuvre ?
Les précisions suivantes ont été apportées : en plus du nuage de points fourni, dans un format interopérable, des photos à 360°, plus facilement manipulables, ont aussi été transmises à l’Université, avant que ne soit réalisée, sous REVIT, la maquette numérique.