À la demande de Groupama, Eiffage Construction a conduit en BIM l’opération de restructuration et de modernisation du siège social de l’assureur à Aix-enProvence. Retour sur une expérience ambitieuse tant en termes de conception que d’exploitation.
Aix-en-ProvenceREXExploitationMaintenanceData
Les outils du BIM mobilisés
Recruté comme AMO BIM, le bureau d’études Otéis a été chargé de rédiger une convention BIM. Conçue sur-mesure pour répondre aux besoins du maître d’ouvrage, elle définit les objectifs de l’opération : améliorer la qualité du projet grâce à la synthèse technique et architecturale et grâce à la démarche BIM, maîtriser les délais de construction, mais aussi créer et structurer des informations pour rendre plus performantes l’exploitation et la maintenance futures du bâtiment. Cette convention s’est par conséquent structurée en trois parties : les technologies à utiliser ; les processus à mettre en place pour que les différents acteurs s’entendent sur un niveau de détail à fournir et communiquent facilement entre eux ; et, enfin, l’identification des acteurs et des circuits de validation. Il a été prévu, dès la conception, que le maître d’ouvrage devait récupérer à l’issue du chantier une maquette exploitable, qui devait pouvoir être le support à la mise en œuvre d’un outil d’exploitation de type GMAO.
Contraintes rencontrées et solutions apportées
Première difficulté rencontrée, lors de la modélisation du projet : « Nous avons utilisé un scan 3D avant le curage du bâtiment, donne pour exemple Mickael Garabedian, référent BIM chez Eiffage. Puis nous avons dû le refaire après le curage pour recaler les plans d’architectes ». En outre, les acteurs du projet ont dû surmonter les problèmes d’incompatibilité entre logiciels. « La maquette BIM a été créée à partir d’un nuage de points modélisé sur le logiciel ARCHICAD, puis nous avons utilisé le logiciel REVIT et nous avons constaté des pertes d’informations, déplore Alfredo Cardenas, responsable pôle BIM chez Otéis. Finalement, Eiffage a dû remodéliser toute la maquette architecturale. » En termes de communication, le projet a nécessité un grand nombre de réunions et la formalisation de processus d’échanges itératifs : « Nous avons d’abord modélisé la maquette, a indiqué Mickael Garabedian. Puis chaque acteur l’a contrôlée, avant que nous puissions en copier les données et faire la synthèse. » Une fois compilé, le résultat est à nouveau soumis en réunion et la maquette initiale mise à jour. Le dernier obstacle à surmonter concerne l’utilisation de la maquette en suivi de chantier, laquelle a nécessité d’exporter la maquette sur une visionneuse AUTODESK pour pouvoir la consulter sur le terrain sur une tablette ou un téléphone portable.
Quels bénéfices au final ?
Le maître d’ouvrage dispose d’une maquette architecturale globale, d’une maquette réseaux et d’une maquette de ses aménagements intérieurs. Le BIM a fait la preuve de son efficacité au moment de la synthèse des données des différents corps d’état et de sa capacité à gérer les clashs, ce qui s’est traduit par des gains de temps et une résolution anticipée des problèmes. Quant à la phase à venir d’exploitation, « le fait de savoir dès la conception quelle entreprise va exploiter le bâtiment a été un atout important, note Alfredo Cardenas. Nous avons pu fournir au maître d’ouvrage le format de la maquette et le former à son utilisation. »
Les + et les –
du BIM pour ce projet
LES +
+ Gain de temps au moment de la synthèse
+ Résolution de problèmes en amont du chantier
+ Efficacité et rentabilité à venir de l’exploitation-maintenance
LES -
- Problèmes d’interopérabilité entre logiciels
UNE QUESTION DE LA SALLE
Où en est le projet et la mise en place du BIM s’estelle traduite par un allongement des délais ?
Au moment où le REX BIM Tour faisait étape à Aix-en-Provence, le projet de restructuration du siège social de Groupama était en phase de structuration de la maquette BIM. « Dans les semaines qui viennent nous attendons des résultats très concrets, a souligné Alfredo Cardenas. Nous respectons le planning. La mise en place du BIM n’entraîne aucun retard, au contraire car nous avons repéré des problèmes très amont ». « Nous avons gagné du temps, a donné pour exemple Mickael Garabedian, car la maquette BIM nous a permis de repérer un décalage entre la charpente métallique et la dalle »