À Clermont-Ferrand, le REX BIM Tour met l’accent sur la formation
Cent vingt personnes ont participé le 27 novembre à la 4ème étape du REX BIM Tour 2019, organisé par la Fédération Cinov, dans les locaux du Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes. Au menu des échanges : la présentation de projets BIM menés sur le territoire et une table ronde sur les enjeux de formation liés à cette nouvelle démarche. Retour sur une séquence instructive.
« La question n’est plus de savoir s’il faut y aller mais comment », a d’emblée jugé Yves Laffoucrière, président du Plan BIM 2022, lors de cette nouvelle étape du REX BIM Tour. « Cette transition est inéluctable, a surenchérit Gilles Charbonnel, président d’ADN construction. Les entreprises du bâtiment doivent se lancer ; au risque, sinon, de voir arriver d’autres acteurs sur le marché, qui n’auront pas forcément notre expertise métier. »
Aller de l’avant
Face à cet impératif, le secteur de la construction s’organise pour aider et former ses membres à amorcer le tournant vers le BIM. « En formation initiale comme en formation continue, l’enjeu n’est pas tant de former les acteurs au maniement d’outils techniques qu’aux processus, a insisté Gilles Charbonnel, lors de la table ronde consacrée à la formation. Pour cela, il faut bien identifier les besoins spécifiques de chaque entreprise. » Car, comme l’ont affirmé tous les participants, la mise en œuvre du BIM ne doit en aucun cas être déconnectée des savoir-faire de chaque métier. « La priorité est de continuer à former des ingénieurs spécialistes de leur métier, a ainsi plaidé Gaëlle Baudouin, professeur agrégée en génie civil à Polytech Clermont-Ferrand. Cela implique d’intégrer le BIM aux enseignements professionnels. »
Conscient lui aussi de l’importance d’accompagner les entreprises, sur le terrain, et de répondre à leurs problématiques propres, Antoine Château, délégué régional de l’OPCO ATLAS, s’est réjouit de la création, « sous l’impulsion de la Fédération Cinov », d’un certificat de qualification professionnelle de BIM Modeler : « C’est un outil pour former sur ce métier qui connaît de profondes transformations », a-t-il souligné.
Les supports fournis par les éditeurs
Abordé dans un premier temps par les professionnels de la formation, le sujet a également fait l’objet d’échanges entre éditeurs de logiciels, dont le rôle n’est – de loin - pas accessoire, compte tenu des problématiques de formats et d’interopérabilité. « Aujourd’hui, nous devons faire de l’accompagnement pour comprendre les projets de nos clients et les aider », a reconnu Guillaume Vray, directeur France d’ALLPLAN.
Cet engagement explique que les éditeurs présents - ALLPLAN et Autodesk, pour l’échelle nationale, BBS SLAMA et ATTIC, à l’échelle régionale - aient mis en avant les outils qu’ils déploient pour favoriser l’appropriation du BIM. « Vous trouverez sur le site de BUILDING SMART FRANCE, a par exemple noté Stéphane Bernard, président d’ATTIC, des guides de rédaction de conventions BIM. »
REX en toute sincérité
Document contractuel, la convention BIM, également appelée charte BIM, décrit les procédures collaboratives envisagées. Son niveau de détail traduit en général le degré de maturité des acteurs impliqués. « Avec le projet de démolition-reconstruction du lycée Ambroise-Bruguière, nous avons voulu expérimenter la première version de notre Charte BIM », a donné pour exemple Gilles Bereta, du Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes. Il faut dire qu’au lancement de cette opération, les différents partenaires impliqués faisaient leurs premiers pas sur le chemin du BIM. Reconnaissant avoir tâtonné, Gilles Bereta a d’ailleurs confié souhaiter « faire évoluer la charte BIM, vers plus d’interactions entre le maitre d’ouvrage et le maître d’œuvre tout au long du projet. »
La sincérité des retours d’expérience présentés, qu’il s’agisse du lycée Ambroise-Bruguière, du pôle mutualisé d’enseignement du campus des Cézeaux ou encore de la construction d’une résidence de logements à Pérignat, fait véritablement la valeur ajoutée du REX BIM Tour. Pas question de dresser un tableau sans ombre de l’utilisation du BIM, les témoins évoquent sans fard les difficultés rencontrées, les solutions trouvées, les bénéfices obtenus et, surtout, les pistes d’amélioration envisageables. Des perspectives ouvertes qui prouvent bien que la transition vers le BIM est inéluctable.