Le jour de l’été, le REX BIM Tour fait étape à Aix-en-Provence
Informer sur le BIM, partager expériences et bonnes pratiques : le REX BIM Tour, lancé fin 2018 par la fédération Cinov, poursuit son chemin à la rencontre des professionnels de la construction. Les échanges qui ont eu lieu à Aix-en-Provence, le 21 juin, se sont révélés particulièrement intéressants.Aix-en-ProvenceInteropérabilitéExploitationFormation
Petit à petit, la démarche et les outils du BIM séduisent maitres d’ouvrage, maîtres d’œuvre, bureaux d’étude et entreprises. Si bien que, sur tous les territoires, les opérations pilotées en BIM se multiplient. Elles restent cependant encore peu nombreuses et sont souvent conduites dans l’ombre. Face à ce double constat, la fédération Cinov a décidé de mettre en avant les expériences menées aux quatre coins de l’Hexagone : partager au grand jour les atouts et les contraintes du BIM, telle est l’ambition du REX BIM Tour. « Notre volonté est d’être très concrets, a ainsi rappelé Julien Mercier, vice-président Prospective & Innovation à la Fédération Cinov, en ouverture de l’étape d’Aix. Nos adhérents, qui sont le plus souvent à la tête de TPE ou de PME, se sentent souvent perdus face aux évolutions numériques. Nous voulons leur montrer ce qui se passe réellement sur le terrain, sans pour autant évangéliser le BIM. » Pour cela, quatre projets menés en BIM dans la région Provence Alpes Côte d’Azur-Corse ont été présentés à quelque 120 participants.
Variations des périmètres et des enjeux
De la conception à l’exploitation, en passant par la construction, l’utilisation du BIM, pour des opérations de construction ou de réhabilitation, couvre des périmètres très divers selon les projets. Les 4 retours d’expérience présentés à Aix-en-Provence ont mis en exergue ces différences et leurs incidences. Pour la restructuration du siège social de Groupama à Aix-en-Provence comme pour la réhabilitation-extension de l’aéroport de Marseille Provence, la question de la définition préalable des usages futurs de l’équipement s’est par exemple imposée : « Nous avons beaucoup travaillé avec Groupama sur le cahier des charges, a insisté Alfredo Cardenas, BIM manager au bureau d’études Otéis. Il fallait absolument définir précisément ce dont l’entreprise avait besoin de voir figurer dans sa maquette BIM pour que l’exploitation future de son siège social soit optimale. » Même attention portée à l’écoute des besoins du maître d’ouvrage pour l’aéroport de Marseille : « La définition des usages futurs de la maquette est une étape préalable indispensable, a souligné Candice Hassine, directrice de l’exploitation de DB-LAB. Il faut s’entendre sur le niveau de détail souhaité en fonction des attentes à venir. »
Dialogue encore et toujours
Ce dialogue préalable est d’autant plus important que tous les acteurs ne sont pas au même niveau de connaissance en matière de BIM : « Pour la construction du centre d’exploitation routier d’Antibes, nous avons adapté nos demandes en fonction des compétences et des possibilités de chaque entreprise, a témoigné Chandrika Gal, du Conseil départemental des Alpes Maritimes. Nous nous sommes contentés d’éléments en 2D quand il le fallait. Il faut vraiment être attentif à mettre le curseur au bon endroit, en fonction du niveau de maturité des acteurs. » Ne pas bousculer ceux qui ne se seraient pas encore lancés, en somme, tel a été le conseil donné par de nombreux participants.
Formation et facteur humain
Au-delà des difficultés exposées - écarts de maîtrise du BIM de la part des acteurs ou problèmes de compatibilité des logiciels (problématique de l’interopérabilité) – deux enseignements principaux se sont dégagés des échanges d’Aix-en-Provence.
Ici comme à Lyon, un mois plus tôt, tous les intervenants du REX BIM Tour ont estimé que le BIM était vecteur de gain de temps et de qualité. Mais tous ont également souligné que son efficacité était fonction de l’implication des équipes. « Plus qu’une question d’outil, le BIM est une affaire humaine », a résumé Julien Mercier.
Une affaire humaine qui suppose non seulement le renforcement de la formation initiale et continue, mais aussi un meilleur accompagnement des acteurs. « Il faut tenir compte du fait qu’on est dans une mutation qui implique des changements importants, a pointé Gilles Charbonnel, président d’ADN Construction. Des changements de pratique et d’état d’esprit. » Un processus de mutation et d’appropriation au cœur duquel le REX BIM Tour a toute sa place. Prochaine étape à Toulouse le 2 octobre prochain.